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Le coton biologique est la base d’un changement durable

Filières

11 mars 2019
Le coton biologique est la base d’un changement durable 584 391 Good Fabric

Comme le souligne We Demain dans son nouveau numéro au travers de l’article Slow Fashion, l’habillement est l’industrie la plus polluante au monde derrière l’industrie pétrolière ! 80 milliards de vêtements sont fabriqués chaque année. Combien d’entre eux le sont dans des conditions sociales et environnementales dramatiques ?

Il y a malheureusement des évènements marquants qui font réagir comme l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh en 2013 avec ses 1 135 morts. Et il y a le quotidien dont personne ne parle : 

  • Le coton conventionnel est la culture la plus polluante au monde
  • L’augmentation de 8000% du prix des graines OGM en Inde
  • Les centaines de milliers de suicides de coton-culteurs indiens sur les 20 dernières années
  • L’assèchement de la mer d’Aral dû à la culture du coton conventionnel
  • La pollution des rivières et des sols aux métaux lourds et autres substances toxiques des teintureries
  • L’intoxication des personnes sur l’ensemble de la filière
  • Les conditions sociales déplorables dans de nombreuses usines
  • La toxicité de certains vêtements pour les consommateurs…

Greenpeace communique dans ses rapports réguliers l’état de la situation et les avancées réalisées de certaines enseignes. 

Pouvons nous considérer que les choses bougent dans le bon sens ?

Oui. Certaines entreprises mettent en place une véritable démarche de progrès.

Est-ce suffisant ?

Non. 

Annoncer des plans sur 10 ans pour convertir 30% de sa production en bio. C’est mieux que rien mais c’est loin d’être suffisant, surtout si le reste de la production ne bénéficie d’aucune traçabilité. Certains entrepreneurs lancent leur marque éthique avec une démarche sincère et de vraies solutions, mais ils ne représentent qu’une goutte d’eau dans l’océan.

D’un côté, vous avez les firmes de la chimie qui utilisent tous les moyens pour détenir la propriété des espèces végétales en vendant chaque année leurs graines OGM toujours plus chères assorties, bien sûr, de leurs intrants chimiques et autres pesticides.

De l’autre, des enseignes qui courent après la main d’œuvre la moins chère. Le nouvel eldorado du moment étant l’Ethiopie.

Certaines enseignes verdissent leur image soit par opportunisme (et dans certains cas avec cynisme) soit de façon réelle mais toujours insuffisante sauf à quelques trop rares exceptions.

En 2004, lorsque nous avons créé Ekyog, il n’existait rien ou presque en terme d’offre de vêtement éthique et bio sur le marché. Personne ne se préoccupait de savoir comment étaient fabriqués les vêtements qu’ils achetaient. 

Comment en est-on arrivé là ?

Depuis 30 ans, les enseignes se sont développées à vitesse grand V. Toujours plus de m² dans toujours plus de centres commerciaux. Toujours les mêmes produits, les mêmes enseignes, les mêmes centres commerciaux… partout dans le monde

Cette course effrénée à la « taille critique » n’a plus de sens. Le retail est en crise depuis 10 ans car il n’y a plus de clients dans les magasins. A force de déverser des containers dans les rayons et de vendre de la promo toute l’année, on remplit vite les armoires… et on finit surtout par dégouter ses clients qui préfèrent se saigner pour acheter un Iphone à 800 €… Le vêtement jetable a tué le vêtement !

Les priorités d’achat ont changé. C’était prévisible. Pourquoi les consommateurs n’auraient-ils pas profiter des fringues pas chères ? 

Mais ces enseignes embarquées dans la compétition du toujours plus (ou toujours moins !) et de la part de marché n’ont pas voulu se poser les bonnes questions. Résultat : un oligopole s’accapare le marché au niveau mondial. Ceux là ont pris tous les meilleurs emplacements commerciaux et ne laissent que les miettes aux autres, les perdants de la fête. 

Les nouveaux acteurs sont désormais face à un ticket d’entrée inaccessible. Mais la partie n’est pas fini puisque nous allons peut-être passer d’un oligopole de retailers à un seul acteur mondial digital… Amazon !

L’ensemble des acteurs, y compris dans le luxe ou le luxe « accessible » propose des matières issues de la pétrochimie ou du coton conventionnel (hyper polluant donc). Certains sont vigilants sur le respect des normes sociales internationales. 

Nous avons tous notre part de responsabilité.

Est-ce que la situation bouge ?

Les attentes ont changé. Le réchauffement climatique, l’explosion des cancers et autres maladies, dont les diverses pollutions en tout genre jouent un rôle crucial, nous montrent désormais chaque jour que nous sommes en train de payer le prix de l’aveuglement ou de l’immobilisme.

champ de coton certifié biologique et équitable en Inde

Quelles sont les solutions ?

Les solutions existent de manière très concrètes et opérationnelles à condition d’avoir une vision à 10 ans, d’être prêt à prendre des engagements et de les respecter. 

Il est facile de convaincre des coton-culteurs de se convertir au bio si nous sommes prêts à les soutenir dans la période de conversion et si nous sommes prêts à leur acheter leur coton bio ou en conversion à un prix décent sur le long terme.

Il est facile de ne plus utiliser de métaux lourds ou du chlore pour teindre des vêtements. Comme il est facile de traiter les eaux usées plutôt que de les déverser en toute impunité à la sortie de l’usine. Il est facile de s’assurer que les enfants vont à l’école plutôt que dans des ateliers de confection. Il est plus complexe de mettre en place des filières circulaires.

Les solutions sont donc d’abord (et presque uniquement) entre les mains des dirigeants des enseignes d’habillement pour vraiment faire changer les choses. A condition que ces dirigeants aient une vision à plus de 3 mois et qu’ils ne travaillent pas dans leur seul intérêt ou ceux de financiers.

Ce sont les entrepreneurs qui ont la solution au problème environnemental. Ce sont eux qui sont capables de vraiment s’engager et d’apporter les changements dont le monde a besoin. Sachant toutefois qu’une entreprise ne peut avoir comme seul but d’être écologiquement vertueuse.

La bonne nouvelle est que, si en 2004, les clients ne se précipitaient pas pour acheter un vêtement bio et éthique. Aujourd’hui, beaucoup sont prêts et recherchent une offre répondant à leurs valeurs. Encore faut-il que cette offre soit disponible… Le challenge étant qu’elle soit également attractive et accessible.

Si nous avons, à notre échelle et avec nos petits moyens, démontrez que c’était possible de faire 100% de ses collections en bio et équitable ; Jeff Bezos devrait aussi pouvoir y arriver… non ?

Liens : https://classe-internationale.com/2016/11/26/crise-agricole-en-inde-un-agriculteur-se-suicide-toutes-les-trente-minutes/

Par Louis-Marie VAUTIER
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